…we are not flowers offered at the altar of profit and power. We are dancing flames committed to conquering darkness and to challenging those who threaten the planet and the magic and mystery of life. »
« Nous ne sommes pas consommables. Nous ne sommes pas des fleurs que l’on offre sur l’autel du profit et du pouvoir. Nous sommes des flammes dansantes engagées à combattre l’obscurité et à défier ceux qui menacent la planète, la magie et le mystère de la vie. »
Rashida Bee et Champa Devi Shukla : survivantes de la catastrophe de Bhopal (Inde), militantes et fondatrices de Chingari Trust.
Dans notre système global de pensée, nous parlons souvent d’écologie en faisant référence au réchauffement climatique, aux espèces animales en voie de disparition, au tri sélectif, etc.
Cependant, les lieux les plus pollués de la planète le sont de manière insidieuse par d’énormes groupes industriels, financiers et politiques. Cette pollution engendre la mort et la maladie de populations entières depuis près de 70 ans. Ces grands groupes tels que Dow Chemical, Monsanto, Areva, Glencore, Cargill et tant d’autres, tuent des hommes, des femmes et des enfants au nom de leur profit et de notre confort.
Pour décrire ces agissements, Rashida Bee utilise le terme de « corporate crime ».
Le projet « We are not expandable… s’intéresse – par la création, la recherche et l’essai photographique – à ces différentes pollutions et aux lieux concernés : le césium à Tchernobyl ou Fukushima, le M.I.C. à Bhopal, l’agent orange au Viet-nam et aux Etats-Unis, le nemagon au Nicaragua, la dioxine en Argentine, dans le Michigan ou à Seveso, le cyanure en Zambie, l’uranium au Niger, les PCB dans l’Hudson ou le Rhône, le mercure à Minamata…
« We are not expendable… est un projet artistique à long terme.
« Y a-t-il encore du poisson dans la Tamise? Je suppose qu’il doit y en avoir. Et pourtant, je jure que l’eau de la Tamise n’est plus la même qu’auparavant. Sa couleur est assez différente. Bien sûr, vous pensez que c’est simplement mon imagination, mais je peux vous dire que ce n’est pas le cas. Je sais que l’eau a changé. Je me souviens de l’eau de la Tamise telle qu’elle était, une sorte de vert lumineux que vous pouviez voir profondément, et des bancs de poissons qui naviguaient autour des roseaux. Vous ne pouvez pas voir trois pouces dans l’eau maintenant. Tout est brun et sale, avec un film d’huile des bateaux à moteur, sans parler des mégots et des sacs en papier. »
George Orwell, « Un peu d’air frais » 1939